La gelée : un problème récurrent, mais qui change d’ampleur

le gel

Le gel d’avril a frappé. Les gelées de printemps, qui se manifestent quand le froid revient après une période de températures qui remontent, ont sévi et ont mis à mal le monde agricole. Comment les acteurs du marché réagissent-ils ?

Le gel sur les vignes : un phénomène incontrôlable

Dès que le printemps s’amorce, les premières feuilles et les premiers bourgeons apparaissent. Mais quand les températures vont en-deçà de -3°C, la sève gèle et les tissus embryonnaires des fleurs et  des feuilles de vigne se dessèchent complètement.

En cause, le changement climatique : à des périodes de températures élevées succède le froid avec ses manifestations résiduelles. Le printemps précoce dérègle le cycle végétatif de la vigne, notamment dans ses phases initiales. Les plantes sont alors piégées par le gel. 

La date du 8 avril 2021 est pour Philippe Vergnes, président de la chambre d’agriculture de l’Aude, une « catastrophe », rapporté par France 3 : « Depuis ce matin je vois des hectares de vignes sans un bourgeon vert. Des millions de bourgeons marron. La vigne va repartir, mais le deuxième bourgeon n’est pas fructifère. Ça veut dire aucun raisin. C’est une catastrophe. »

Les conséquences du gel

Le gel pousse les viticulteurs à réagir, pour prévenir les caprices du climat ou tout au moins en atténuer les effets. Mais les actions engagées viennent parfois aggraver l’empreinte écologique de ces viticulteurs sur leur milieu de vie. Ainsi, les chaufferettes censées réchauffer l’atmosphère du vignoble ont aussi pour conséquence d’émettre du dioxyde de carbone. C’est une méthode curative, mais les viticulteurs devront probablement imaginer des méthodes préventives à l’avenir.

Le gel est ainsi à l’origine du tollé général qui met les viticulteurs dans une position encore plus inconfortable qu’après avoir enduré les coups durs de la météo. En témoigne cette citation de Christine Monamy, responsable agrométéo au Bureau interprofessionnel des Vins de Bourgogne, remontée par Réussir.fr : « Il y a eu de vives critiques de la part de riverains à la suite des fumées provoquées par les bougies antigel ».

En outre, les grappes en formation (les inflorescences) encore fragiles sont frappées par ce que les viticulteurs appellent les « symptômes en taches de Léopard ». Ces conséquences auront évidemment une incidence sur la production à venir.

Dans la mesure où le vignoble a un poids conséquent dans la vie du terroir, les problèmes des viticulteurs impactent l’économie locale et même nationale. C’est ce qui explique l’agitation après la « semaine noire », selon les termes de Jean Marie Barillère dans La Tribune

Les élus montent au créneau pour affirmer leur solidarité envers les viticulteurs. Certains demandent des prises de décisions qui atténuent la détresse des viticulteurs. Les représentants du gouvernement, quant à eux, assurent qu’ils sont à l’écoute des viticulteurs. 

Dans le souci d’apporter un palliatif dans l’adversité qui frappe les viticulteurs, l’État sort la carte des subventions. Mais au vu de l’étendue des dégâts, les indemnités consenties par le gouvernement ne semblent pas suffisantes pour compenser les dommages encourus. 

La question que les acteurs du terrain et les élus devront probablement se poser à moyen et long terme est : comment anticiper financièrement ces catastrophes ? A grande échelle, les viticulteurs devront probablement se réunir, et mettre en place des solutions communes. L’industrie qui gravite autour de la viticulture, à l’instar d’acteurs comme Esprit Packaging, devra aussi être présente et se concerter. La contribution de notre secteur à l’écologie est aussi une belle manière de lutter contre le réchauffement climatique, à notre échelle. Nous mentionnons déjà l’intérêt d’un BIB plus durable dans notre article sur l’emballage de demain.

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